Intelligence artificielle : opportunités, risques et modes d’emploi | Partie 3 – Les modes d’emploi

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Propos recueillis par Renato Cudicio, MBA, Président de TechNuCom.

Perspectives québécoises sur l’intelligence artificielle : trois experts à l’honneur

Mi-novembre, le club d’affaires Gung Ho! organisait à Laval un panel animé par Renato Cudicio, consacré à la montée en puissance de l’IA dans le monde des affaires.

Selon une récente étude du Boston Consulting Group, entre 30 et 40 % des entreprises canadiennes expérimentent déjà l’IA ou projettent de le faire. Par ailleurs, Gartner rapporte que 25 à 30 % des employés utilisent l’IA à l’insu de leurs supérieurs, soulignant que le taux de pénétration est encore plus élevé que ce qui est estimé.

Trois spécialistes ont partagé leur expertise sur cette question stratégique devant une assemblée de propriétaires et gestionnaires d’entreprises.

Renato Cudicio : En assumant que nous sommes convaincus des bénéfices de l’Intelligence artificielle et de la possibilité de gérer les risques, concrètement, quelle serait l’approche stratégique pour commencer ?

Audric Gagnon : Pour intégrer l’IA efficacement, il est crucial de définir une stratégie claire et de procéder par étapes. Il faut d’abord apprendre à maîtriser l’outil et comprendre ses usages. Bien que la gouvernance soit souvent évoquée, l’important est d’adopter une approche flexible. Imposer une seule façon d’utiliser des outils comme ChatGPT limiterait l’innovation et freinerait l’adoption. L’IA ne fonctionne pas selon un mode d’emploi unique, mais plutôt par interaction, en redéfinissant notre façon de travailler.

Il est également essentiel de reconnaître l’existence du « shadow AI » au sein des entreprises : des employés utilisent déjà l’IA de manière informelle, souvent sans que la direction en soit consciente. Pour maximiser les avantages, il faut intégrer l’IA dans la culture d’entreprise, encourager les discussions ouvertes et faire de l’adoption de l’IA un projet collectif. Ce processus représente avant tout un changement au niveau des ressources humaines, plus qu’une transformation technologique.

Pour démarrer, les entreprises peuvent :

  • Développer une stratégie d’IA alignée sur leurs objectifs.
  • Encourager l’expérimentation par les employés.
  • Mettre en place un comité de « champions de l’IA » pour piloter l’initiative.

Les gains de productivité peuvent être significatifs : des tâches autrefois accomplies en deux jours peuvent être réalisées en une journée, doublant ainsi l’efficacité.

La question à un million de dollars : combien cela coûte-t-il d’adopter l’IA ?

Le coût d’intégration de l’IA dépend de l’envergure du projet. Il ne s’agit pas d’implanter l’IA partout, mais d’évaluer son utilité et de l’intégrer progressivement. La création d’un comité de champions pour encadrer les premières initiatives permet d’identifier les gains avant de déployer la technologie à grande échelle.

Adopter une nouvelle technologie implique souvent un changement culturel, qui peut nécessiter jusqu’à trois à quatre fois plus de ressources que l’investissement technologique initial. Il est crucial de se poser les bonnes questions : « Pourquoi avons-nous besoin de l’IA ? » et « Comment l’introduire intelligemment ? »

Pour donner un exemple concret, une licence professionnelle de ChatGPT représente environ une demi-heure de travail par mois. Si un employé gagne deux heures de productivité par jour en utilisant cet outil, la rentabilité peut atteindre 400 % en seulement deux jours.

Peux-tu nous donner un exemple concret pour illustrer le potentiel de l’IA dans l’analyse de données ?

Prenons l’exemple d’un fichier Excel contenant des projections sur la production d’énergie au Canada jusqu’en 2035. Nous avons demandé à ChatGPT d’analyser les données pour identifier les tendances émergentes et déterminer le scénario de croissance le plus prometteur.

Les résultats ont démontré que l’IA peut rapidement extraire des informations clés et fournir des analyses pertinentes, augmentant ainsi considérablement la productivité. En utilisant l’IA intelligemment, il est possible de passer d’une analyse de données globale à une étude plus ciblée, offrant des solutions adaptées aux besoins spécifiques de l’entreprise.

L’IA permet de gagner du temps et d’améliorer la précision des décisions, en partant d’une statistique brute pour arriver à un produit tangible, et ce, en quelques minutes seulement.

Merci aux 14 membres de Gung Ho! qui ont commandité cet événement et à Karine Bélisle pour l’organisation.

Karine Bélisle – RBC Dominion

Christian Brassard – Hub International

Charles Brassard – Xerox

Renato Cudicio – TechNuCom

Simon Davidson – Groupe Carbonic inc.

Étienne Demeules – DSMA

Domenic Di Franco – Banque Toronto-Dominion TD

Jean-Philip Robitaille – Syscomax

René Roy – BDC

Jérémie St-Germain – Premier Consultants

Eric Taillon – ACT actuaires

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