Pour augmenter la productivité d’une entreprise, comment savoir ce qui doit être automatisé, robotisé? Quelle tâche faite par l’homme gagnerait à être exécutée par un robot ou une intelligence artificielle?
Dans cette ère de grande mutation organisationnelle, l’identification de ces activités considérées comme non rentables est la clef d’une transformation numérique réussie.
Les ouvrages d’affaires regorgent de conseils pratiques pour qualifier les tâches : répétitivité, volume, précision, faible valeur ajoutée, etc.
Tout cela est vrai. Mais en adoptant une approche trop technocratique, l’on risque de passer à côté du rôle central que peut jouer l’humain dans le système vivant et complexe qu’est l’entreprise.
Durant mes études de doctorat sur les interfaces culturelles, je me suis passionné pour l’ethnographie. Avec le recul, je me dis que nous devrions relire les travaux de Bronislaw Malinowski – rendu célèbre par ses recherches au début du siècle dernier sur les populations de Papouasie-Nouvelle-Guinée – pour nous aider à augmenter l’efficience des entreprises. Comme lui, tels des ethnographes de terrain, nous devons nous plonger dans le quotidien d’une organisation pour, certes identifier les chausse-trappes de la productivité, mais aussi comprendre le rôle de l’humain dans un processus, sa valeur ajoutée à lui, et s’assurer que l’on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain.
Nous partons de tellement loin en matière d’automatisation dans le domaine des services en comparaison de certaines industries, que la priorité n’est pas de remplacer les humains, mais de les augmenter grâce à des robots et à l’IA, comme avec le robot THALAMUS ou la plateforme CODA. À nous, en ethnographes avertis, d’identifier ce qui doit être automatisé, ou semi automatisé, en valorisant le travail de nos collaborateurs.
Par Renato Cudicio,Président de TechNuCom